SPECTACLE : Maria aux pétunias

“Maria aux pétunias” est un spectacle audacieux et innovant qui se distingue par son engagement féministe et son approche révolutionnaire de l’art scénique. Sur un concept novateur de la metteuse en scène Christelle Vinsonneau, ce spectacle fusionne le cinéma muet, la musique, la danse, l’art du cirque et le théâtre dans une expérience immersive et interactive.

Le spectacle commence par la projection d’un film muet, “La dame aux camélias” de Viggo Larsen (film danois de 1907), qui est loin d’être silencieux puisque les bruitages ont été réalisés en postsynchronisation, que les dialogues sont énoncés en direct par les comédien.e.s et que la musique composée par Sylvia Cazeneuve par des musiciens présents sur scène. Cette combinaison crée une atmosphère unique où l’audiovisuel se mêle au vivant, permettant aux artistes d’influencer le déroulement du film et de brouiller les frontières entre le passé et le présent, la réalité et la fiction.

 

C’est l’histoire de Maria, une femme qui, lors d’une réception, rencontre Alphonse, un homme aux attentes traditionnelles. Cependant, Maria aspire à devenir aviatrice, défiant ainsi les rôles sociaux préconçus pour une femme. Ce spectacle est une réflexion sur la place des femmes dans l’histoire et la société, remettant en question les normes et offrant une perspective nouvelle et libératrice. Il propose un panorama des problématiques qui touchent les femmes aujourd’hui : le mariage, les violences physiques et morales, la place des femmes dans la société, le consentement, l’éducation, le plafond de verre, la prostitution, le féminicide…

“Maria aux pétunias” est un spectacle qui interpelle, surprend et inspire. Il est à la fois un hommage au pouvoir des femmes et une célébration de la créativité sans limites. Avec son concept innovant, il invite le public à une réflexion profonde tout en offrant une expérience artistique inoubliable.

 

Spectacle d’1h30

 

 

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Note d’intention de la librettiste/metteuse en scène :

 

Et si l’on vous disait que ce spectacle est né du hasard comme un parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection ? Alors, non, nous ne sommes pas dans l’univers de Marcel Duchamp, mais pour sûr, il aurait apprécié le concept de ce spectacle. Ce spectacle – ou cette projection déboussolée – mélange les codes du cinéma, du théâtre, de la musique, de la publicité et du jeu vidéo, pour proposer une expérience immersive et interactive.

En hommage au film muet Kameliadamen (La dame aux camélias) de Viggo Larsen (Danemark 1907), ce spectacle a été appelé ‘‘Maria aux pétunias ». Pourquoi le prénom Maria ? Tout d’abord pour insister sur l’universalité du propos, peut-être aussi pour ne pas oublier le poids de la religion sur l’image de la femme. Chaque femme porte malgré elle le poids de la première pécheresse, Ève, qui a causé la ‘faute’ de son pendant masculin. Chaque femme garde en elle le joug de la tentatrice que la religion lui a concédé. Malgré tous les efforts que la société peut mener, n’oublions pas qu’aujourd’hui existe encore la femme cachée, silencieuse, obéissante et seulement possession mobilière.

Nous sommes bien loin du roman d’Alexandre Dumas. Même si ce spectacle reprend les bases de la pellicule de Viggo Larsen, le scénario n’est résolument pas le même. Notre Maria veut devenir aviatrice : qu’est-ce qui l’en empêche ?

Ce spectacle hybride exploite les contrastes entre l’univers des films muets et les images contemporaines, entre le drame et l’humour, entre la soumission et la révolte. Il se veut à la fois universel (d’où le choix du prénom Maria qui est peut-être l’un des plus communs au monde) et intemporel en créant des liens entre les différentes époques et les différents lieux, car les problématiques des femmes sont universelles et intemporelles mêmes si les échelles ne sont pas les mêmes. C’est aussi un hommage aux femmes qui ont marqué l’histoire et à celles qui continuent à se battre pour leurs droits. C’est aussi une invitation à la solidarité et à l’émancipation. C’est enfin une célébration de la créativité et de la diversité féminine.

Et les pétunias dans tout ça ? Même s’ils sont un clin d’œil aux camélias, ils n’en restent pas moins symboliques. Dans le langage des fleurs, le pétunia évoque la révolte et la colère. Offrir des pétunias à quelqu’un est une façon d’évoquer un conflit ou la demande d’une explication franche. Mais le pétunia est aussi le symbole de la passion, du courage et de l’ambition. La légende dit que les pétunias ne poussent pas dans un endroit où l’énergie est négative, mais qu’ils s’épanouissent dans un endroit où l’énergie est positive.

Avoir un film où l’humain peut intervenir pour modifier le cours de ce qui était figé par le réalisateur, est-ce possible ? Il nous appartient de douter de ce que l’écran peut véhiculer.
L’image est aussi un outil puissant de manipulation. C’est là que l’esprit critique peut et doit intervenir. Soudainement, l’humain peut interagir avec l’écran et devenir à son tour acteur.
Voilà l’idée de base. N’est-ce pas comme dans la vie finalement ? N’est-il pas à nous d’agir en tant qu’acteur de sa destinée pour évoluer vers des choix qui nous siéent ?

Christelle VINSONNEAU

Wilfried Abo, chanteur, trompettiste et percussionniste

Wilfried Abo, élève trompettiste de Patrick Sorgel, est issu de la pratique du chant traditionnel, notamment dans le Chœur des Fils de Luchon dont il a assuré la direction. Il découvre le chant lyrique dans le cadre de l’ARCAL auprès d’Anne Claude Gérard comme soliste dans les Noces de Figaro et La Messe en Ut de Mozart.

Après de nombreux concerts dans le groupe vocal Les Be Bop (variété, chant du monde et Gospel), il suit des études de chant lyrique au conservatoire du Tarn auprès de Didier Oueillé. Ténor, il interprète notamment le rôle d’Apollon dans l’Orfeo de Monteverdi, Castor dans Castor et Pollux de Rameau, Mercure dans Orphée aux enfers d’Offenbach, différents rôles dans Armide de Gluck et l’Europe Galante de Campra.

En suivant, il mène des études de musiques traditionnelles au Conservatoire Henri Duparc de Tarbes auprès de Pascal Caumont tout en pratiquant divers instruments comme la cornemuse des landes de Gascogne, la flûte à 3 trous, le tambourin à cordes, le fifre, le clarin (hautbois de Bigorre) ou l’aboès (hautbois du Couserans). Membre du duo de musique et chants traditionnels Arredalh, il défend la culture Gasconne (collecte, arrangements et composition) par le chant et l’animation de bals principalement dans les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Titulaire du Diplôme d’Etudes Musicales, il anime différents ateliers et stage de chant polyphonique.